Journaux officiels aimablement prêtés par la Bibliothèque de l'Hôtel de Ville de Paris
Numérisation et relecture des OCR réalisées par la Bibliothèque Cujas
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A deux heures. — RÉUNION DANS LES
BUREAUX.
Organisation des bureaux.
Nomination des commissions mensuelles, savoir :
Commission des congés, 9 membres. Commission des pétitions, 9 membres. Commission d'intérêt local, 9 membres. Commission d'initiative parlementaire, 18 membres.
Nomination d'une commission pour l'examen de la proposition de M. Tamisier, relative à la défense des vignobles contre le phylloxéra (N°s 60-120, session ordinaire 1877.)
Nomination d'une commission de 18 membres chargée d'examiner les questions concernant l'amélioration et l'achèvement des voies navigables de l'intérieur. (Article unique de la résolution n° 39 du 18 juin 1877.)
(2e législature. — Session de 1877.)
Séance du mercredi 7 novembre 1877
PRÉSIDENCE DE M. DESSEAUX, DOYEN D'AGE
A deux heures et demie, M. Desseaux prend place, en qualité de doyen d'âge, au fauteuil de la présidence.
M. le président. La séance est ouverte. Aux termes de l'article 1er du règlement, j'invite les six plus jeunes membres présents avenir siéger au bureau pour y remplir les fonctions de secrétaires provisoires. Si les renseignements que j'ai sous les yeux sont exacts, les six plus jeunes députés sont :
MM. Jules André, né le 23 août 1852;
Le Provost de Launay, né le 8 juin 1850;
René Eschasseriaux, né le 11 mai 1850 ;
Louis Janvier de la Motte, né le 23 août 1849 ;
Marcellin Pellet, né le 4 mars 1848;
De Loqueyssie, né le 1er octobre 1848.
M. René Eschasseriaux ne répondant pas à l'appel de son nom, j'appelle, pour le remplacer au bureau, M. le comte de Breteuil, né le 17 septembre 1848.
(Sur l'invitation de M. le président, prennent place au bureau : MM. Loqueyssie, Louis Janvier de la Motte, Le Provost de Launay, à droite, et MM. le vicomte de Breteuil, Jules André, Marcellin Pellet, à gauche.)
M. le président. Le bureau d'âge de la Chambre des députés est constitué.
Messieurs et honorables collègues, Je dois à deux circonstances inattendues l'honneur de cette présidence éphémère. Notre honorable et respecté doyen, M. Raspail père, comptait, hier encore, pouvoir venir au milieu de nous; une indisposition subite l'en a empêché. Il eût dû être remplacé par M. Thiers... (Mouvement); mais M. Thiers n'est plus, et la place qu'il eût si dignement occupée m'est échue par le privilège de l'âge.
Je suis certain d'être l'interprète de vos sentiments en exprimant tous les regrets que nous a fait éprouver la mort imprévue de notre ancien et illustre collègue. (Vif mouvement d'assentiment à gauche et au centre gauche. — Applaudissements.)
M. Thiers s'était acquis des droits incontestables à la reconnaissance du pays par les services éminents qu'il lui avait rendus. (Nouvel assentiment. — Très-bien ! très-bien!) On sait comment et par quels efforts intelligents il était parvenu à hâter la libération du territoire ; on sait comment aussi il avait entrepris le relèvement de la France, de la France écrasée, de la France mutilée par les désastres de l'invasion.
A gauche et au centre gauche. C'est vrai ! Très-bien ! très-bien !
M. le président. M. Thiers avait compris qu'il ne pouvait accomplir la tâche si lourde, et si glorieuse en même temps, qu'il avait entreprise, qu'en se conformant aux aspirations nationales. (Très-bien! très-bien! à gauche et au centre gauche.) Aussi s'était-il rallié franchement, loyalement à la République. (Applaudissements à gauche et au centre gauche.)
C'est là, messieurs, surtout ce qui explique la manifestation éclatante qui a accompagné ses obsèques, dont Paris a pris l'initiative et à laquelle les républicains du monde entier ont adhéré. (Nouveaux applaudissements sur les mêmes bancs.)
On peut dire avec pleine justice que M. Thiers, devenu le premier président de la République, avait bien mérité de la patrie. (Vifs applaudissements.)
Nous avons à reprendre, messieurs, nos travaux interrompus de la session de 1877...
Sur divers bancs à gauche. Très-bien ! très-bien !
M. le président... Le président qui dirigeait les débats de cette session a rendu à la Chambre dissoute ce témoignage que, dans sa trop courte carrière, elle n'avait pas cessé un seul jour de bien mériter de la France et de la République. (Applaudissements.)
Nous aurons à nous inspirer des sentiments patriotiques de nos devanciers. (Très-bien! très bien!) Comme eux, nous ferons tous nos efforts pour affermir et développer nos institutions ; comme eux, nous saurons les protéger contre toutes les atteintes, de quelque part qu'elles viennent. (Nouveaux applaudissements.)
Ceux d'entre vous qui faisaient partie de la précédente Assemblée se sont séparés aux cris de : Vive la République ! Vive la paix ! Nous ne pouvons mieux faire, pour inaugurer cette session complémentaire, que de répéter la même acclamation : Vive la République ! vive la paix ! (Applaudissements prolongés à gauche et au centre gauche. — Un grand nombre de membres se lèvent en répétant les cris de : Vive la République ! vive la paix !)
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Ordre du jour du jeudi 8 novembre.
A une heure. — RÉUNION DANS LES BUREAUX
Organisation des bureaux. Examen des pouvoirs.
A trois heures. — SÉANCE PUBLIQUE
Vérification des pouvoirs.
Les séries de billets à distribuer pour la séance qui suivra celle du jeudi 8 novembre comprendront :
Galerie. — Depuis M. le baron Boissy-d'Anglas, jusques et y compris M. Chantemille.
Tribunes. — Depuis M. Lisbonne, jusques et y compris M. Parent.
MM. les Députés sont priés de faire connaître leur adresse au secrétariat général de la questure aussitôt après leur arrivée.
Le lundi 19 novembre prochain, à neuf heures du matin, il sera ouvert, en l'hôtel de la préfecture de la Haute-Marne, un concours pour l'admission aux emplois d'agents voyers cantonaux et d'agents voyers surnuméraires à placer dans le département.
Le programme du concours est déposé à la préfecture de la Haute-Marne, et au ministère de l'intérieur, rue Cambacérès 9 (bureau de la construction des chemins vicinaux), où les personnes qui désireraient concourir pourront en prendre connaissance, tous les jours, de dix heures à cinq heures, les dimanches exceptés.
Les épreuves pour l'admission à l'école des langues orientales vivantes commenceront le 15 novembre, à huit heures du matin, à l'École, rue de Lille, 2.
La Caisse de retraites pour la vieillesse a reçu, du 16 au 31 octobre 1877, 6,835 versements, s'élevant à 438,946 fr. Elle a ouvert 334 comptes nouveaux. Il a été acheté pendant la même période, 76,924 francs de rente ayant coûté 1, 637,644 francs 30 centimes.
Il a été inscrit au grand-livre de la dette publique 62,251 francs de rentes viagères aux noms de 496 parties.
— Dans la deuxième session d'octobre, trois opérations étaient soumises au jury d'expropriation.
La première, dit la Gazette des Tribunaux, avait trait au prolongement de l'avenue, de Suffren, dans la partie comprise entre l'avenue de Lowendal et le boulevard de Grenelle ; elle atteignait trois voies publiques : la rue Pérignon, la rue Bellart et le boulevard de Grenelle.
La rue Pérignon commence à l'avenue de Saxe et aboutit au boulevard de Grenelle ; elle a été ouverte, ainsi que les rues Bellart et Barthélémy, en 1820, pour desservir les abords de l'abattoir de Grenelle et du puits artésien. Sa largeur, qui était de 10 mètres lors du percement, a été maintenue par ordonnance royale du 11 décembre 1845 ; elle était formée de deux parties distinctes : la première et la plus ancienne, que l'on retrouve indiquée sur le plan de Verniquet, a reçu, jusqu'en 1850, le nom de rue des Paillassons, à cause de sa proximité de la barrière de ce nom ; l'autre partait de l'avenue de Breteuil pour aboutir à la rue Bellart.
La dénomination de Pérignon lui vient de l'ancien membre du conseil municipal de ce nom.
La rue Bellart, qui va de la rue Pérignon au boulevard de Grenelle, était déjà autorisée en 1817; sa largeur de 10 mètres a englobé, dans une portion de son parcours, l'ancienne ruelle des Maraîchers. Elle a pris le nom du célèbre avocat Bellart, député et président du conseil général du département de la Seine, qui fut un des premiers, avec son collègue Pérignon, à provoquer la déchéance de Napoléon Ier en 1815.
Bellart, devenu procureur général à la suite des Cent-Jours, est demeuré célèbre en demandant et en obtenant de la cour de Paris la condamnation du maréchal Ney. Avocat pendant trente années, a dit de lui un contemporain, il n'a jamais été tenté de l'oublier ni de le faire oublier ; investi plus tard des hautes fonctions de la magistrature, il fut dans tous les temps un modèle de désintéressement et de probité. Bellart mourut presque pauvre en 1826.
Le boulevard de Grenelle, qui s'appelait autrefois, dans cette partie, chemin de rondo de Sèvres, n'offre rien d'intéressant au point de vue des souvenirs historiques.