11 octobre 1877 - Journal officiel du 12 octobre 1877


Journaux officiels aimablement prêtés par la Bibliothèque de l'Hôtel de Ville de Paris

Numérisation et relecture des OCR réalisées par la Bibliothèque Cujas

[6757]

 

LE MARÉCHAL DE MAC MAH0N

PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE

AU PEUPLE FRANÇAIS

Français,

Vous allez voter.

Les violences de l'opposition ont dissipé toutes les illusions. Aucune calomnie ne peut plus altérer la vérité.

Non, la Constitution républicaine n'est pas en danger.

Non, le Gouvernement, si respectueux qu'il soit envers la religion, n'obéit pas à de prétendues influences cléricales, et rien ne saurait l'entraîner à une politique compromettante pour la paix.

Non, vous n'êtes menacés d'aucun retour vers les abus du passé.

La lutte est entre l'ordre et le désordre. Vous avez déjà prononcé.

Vous ne voulez pas, par des élections hostiles, jeter le pays dans un avenir inconnu de crises et de conflits.

Vous voulez la tranquillité au dedans comme au dehors, l'accord des pouvoirs publics, la sécurité du travail et des affaires.

Vous voterez pour les candidats que je recommande à vos libres suffrages.

Français,

L'heure est venue.

Allez sans crainte au scrutin.

Rendez-vous à mon appel, et moi, placé par la Constitution à un poste que le devoir m'interdit d'abandonner, je réponds de l'ordre et de la paix.

Le Président de la République,

Mal DE MAC MAHON duc DE MAGENTA

Par le Président de la République : Le ministre de l'intérieur,

DE FOURTOU.

[6759]

PARTIE NON OFFICIELLE

Paris, 11 octobre 1877.

Le président du conseil, ministre de la justice, garde des sceaux, a adressé aux procureurs généraux la circulaire suivante :

Monsieur le procureur général,

Par une instruction récente, je signalais à votre vigilance les tentatives qui pourraient être faites pendant la période électorale pour alarmer l'esprit public sur l'état de nos relations diplomatiques et sur le maintien, de la paix.

Mes prévisions n'ont pas été trompées ; certains journaux, en effet, entretiennent depuis quelques jours leurs lecteurs de négociations engagées ou d'alliances conclues entre des puissances étrangères pour aviser aux conséquences possibles des élections de France.

Le Gouvernement étant assuré que ces nouvelles sont dépourvues de tout fondement, ne peut y voir qu'une manœuvre coupable destinée à troubler, à la veille du scrutin, la conscience des électeurs.

Je vous invite à prendre toutes les mesures pour que ces bruits mensongers ne soient pas répandus dans votre ressort, et pour punir sévèrement ceux qui s'en feraient les propagateurs. Vous voudrez bien faire part, sans délai, de cette recommandation à tous vos substituts.

Veuillez agréer, monsieur le procureur général, l'assurance de ma considération la plus distinguée.

Le président du conseil, garde des sceaux, ministre de la justice,

BROGLIE.